De Générations en Générations – Chapitre 11

Chapitre 11

 

 

Sofie était à Paris depuis bientôt deux ans et tout allait à merveille. Elle était à sa place enfin. Son travail lui plaisait. Les gens, qu’elle rencontrait, étaient formidablement gentils. Son patron était au petit soin avec elle depuis l’annonce de sa grossesse. Non ! Plutôt depuis qu’ils se sont rencontrés. Et son époux lui, avait toujours été là pour elle. Ce matin en ce réveillant, elle avait un petit cœur et une belle rose bien rouge à ces côtés avec ce petit mot qu’elle lu à voix haute.

            « Chère et tendre Sofie, vous dormiez assez bien que je n’ai pas voulu vous réveiller. Après cette nuit et dans votre état… Je crois qu’il serait plus prudent de se tenir un peu tranquille. »

Ce début de petit mot la fit rougir de plaisir mais elle ne s’arrêtait pas là.

            « Comme vous voyez, je suis partis à l’aube pour le travail. Je ne dormais plus depuis longtemps et j’avais peur qu’à force de vous regarder, l’avis de vous toucher me reprenne… Je vous souhaite une très belle journée et j’ai déjà hâte de revoir votre beau visage. Ton mari, qui t’aime infiniment… Ah ! En passant, je prépare votre déjeuner, comme vous dites toujours, ma petit Québécoise, et je le laisserai dans le micro-onde.

            — Oh! Comme c’est gentil… Il a même dessiné de petit cœur.

Soudain elle regarde le cadran, sur le petit meuble au côté du lit et elle sursaute.

            — Si je ne me dépêche pas, je serai une nouvelle fois en retard cette semaine. Les petits sous-entendus referont surface et on me taquinera toute la journée. Tous mes collègues de travail sont très gentils avec moi. On dirait presque un conte de fée…

Tout le long de sa douche et de sa marche vers le petit café, elle se remémore ses deux dernières années de pur bonheur.

 

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Son époux Daniel Thomassin était entré dans sa vie peu de temps après son arrivée. Il lui avait demandé de devenir madame Thomassin un peu plus tôt qu’il ne le désirait, car ce grand amour avait été consommé bien avant le mariage. Et comme Sofie ne prenait pas la pilule et comme son Daniel était un chaud lapin, un soir il s’échappa et voilà d’où proviennent ses gros seins et son gros ventre.

Le propriétaire, l’oncle de sa mère, était lui aussi un ange de bontés. Il l’avait prise sous son aile et même, elle le soupçonnait d’avoir organisé cette rencontre entre Daniel et elle. Depuis le tout début, il lui laissait passer tous ses petits caprices et même plus depuis qu’il avait deviné son état.

Le mariage fut préparer en un rien de temps, car elle voulait porter la robe de la mère de Daniel et qu’elle gonflait à vue d’œil, il fallait se dépêcher. Même avec toutes les précautions, le matin du mariage, la couturière avait dû ajuster la robe.

Maintenant, j’en suis à mon huitième mois de grossesse… songe-t-elle en ouvrant la porte du café.

 

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            — Hey! Encore dans tes rêves, jeune femme et toujours en retard, dit l’oncle, faisait mine d’être un tantinet fâché, mais en la regardant avec un large sourire.

S’empressant de mettre de côté ses pensées, Sofie réplique.

            — Je ne voulais pas… C’est de la faute de votre neveu. C’est lui qui ne m’a pas réveillé. Il est comme vous, il me surprotège.

            — Tatatatata… Ne te trouve pas de défaites et cours te changer. Tu as déjà perdu plusieurs clients ce matin. Allez housse ! Répond ce dernier en la poussant derrière le comptoir.

Sofie en riant, se prépare à avoir une autre superbe journée.

            « Que ma vie est belle… Si j’avais su qu’elle serait aussi merveilleuse, je serais venue vers ma destinée plus tôt. »

Les clients affluèrent ce jour là et elle n’eut plus une minute pour se remémorer de beaux souvenirs.

Vers l’heure du souper, Sofie eut de terribles douleurs. L’oncle inquiet appela une ambulance. Les secours, lorsqu’ils virent son état, prirent la direction de l’hôpital le plus près. Les ambulanciers demandèrent au propriétaire de contacter tout de suite le père.

Sofie perdit tout contact avec la réalité durant son transport. Elle se réveille dans un lit. Son regard se dirige vers la chaise près d’elle où son mari dort le visage accoté sur son bras. Avec une voix roque et ensommeillé, elle l’appelle.

            — Daniel… Chéri, que m’est-il arrivée ? Pourquoi suis-je ici ? Ah! Non ! Non!, crie-t-elle en regardant en dessous de la couverture. Où est mon bébé? Où est-il Daniel ? Dis le moi… sanglote-t-elle.

Son mari aussitôt fut à ses côtés pour venir la prendre dans ses bras. Des larmes coulent sans relâche sur ses joues.

            — Mon amour, je suis si désolé. Ils ont tout fait pour vous sauver tous les deux, mais ils n’ont pas pu. Je vous ai choisi vous… Je ne voulais pas vous perdre, répond-il en sanglotant toujours.

            — Non! Pas ça ! Vous n’aviez pas le droit… Je vous déteste, cri Sofie en cognant sa poitrine à plusieurs reprises.

Soudain, elle s’affaisse sur son lit et entend ses dernières paroles.

            — Il fallait la calmer. Ne vous en faite pas, elle reviendra à de meilleurs sentiments. C’est un drame… mais vous êtes jeune et vous pourrez avoir d’autres enfants.

 

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Par la suite la belle vie, comme Sofie le disait souvent, était terminée. Les jours et même les mois se passaient sans que la jeune femme ne puisse oublier. Elle entra dans une forte dépression et des crises énormes se manifestèrent. Elle essai tant bien que mal de les cacher à son mari, mais celles-ci lui puisaient tellement d’énergie, qu’elle dû, à plusieurs reprise, ne pas aller travailler. Son oncle inquiet, en avisa Daniel, lorsque le quatrième jour d’affilé, Sofie appela pour dire qu’elle ne viendrait pas au boulot.

Sans prendre le temps d’en aviser son patron, Daniel quitte son travail, en pleine réunion pour aller retrouver sa femme. Il entre chez lui en criant :

            — Sofie… mon amour où êtes-vous?

            — Je suis dans la chambre. Mais que faites-vous ici ?

            — J’étais inquiet pour vous et mon oncle aussi. Il m’a dit que vous n’êtes pas allé au travail depuis presqu’une semaine. Vous êtes tellement blême mon amour… Dites-moi ce qui ne va pas.

            — Il n’y a rien… J’ai de petite migraine et c’est tout. Ne vous en faites pas, demain j’irai mieux.

Un petit sourire espiègle apparait alors sur son visage. Daniel qui depuis fort longtemps, ne le voyait plus fut conquis lorsqu’elle lui dit :

            — Cependant, vu que vous êtes ici, petit mari, peut-être pourriez-vous me guérir de la plus belle des façons.

            — Ah! Ah! Petite diablesse, là je vous reconnais, réplique-t-il en se couchant près d’elle en souriant.

Depuis, le retour improvisé de son époux, une idée avait germé dans la tête de Sofie et elle savait très bien qu’il ne serait pas difficile de le convaincre.

 

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Le bedon de Sofie commence à se faire voir. Elle est maintenant à son quatrième mois. Cette grossesse est plus difficile que la première, car plusieurs crises où il y a perte de consciences momentanées, la laisse sans force. Lors de celles-ci le docteur l’oblige à rester aliter. Ses journées là, une femme vient pour lui donner les soins appropriés.

Elle ne sait pas pourquoi, mais durant ses journées, elle ressort les carnets de sa mère et grand-mère pour y mettre de l’ordre.

            « C’est vraiment de belles histoires… Pourquoi ne pas les envoyer à une maison d’édition ? »

Et c’est ce qu’elle fit dans les jours qui ont suivis, juste avant qu’une nouvelle crise se manifeste. Plus dévastatrice que toutes celles que Sofie avait eues. On la transporte d’urgence à l’hôpital. Sans qu’on puisse les prévoir, des contractions se manifestent. Son médecin ne peut les arrêter et on doit lui faire une césarienne d’urgence. Comme Sofie ne se réveille pas, on demande la permission à son époux. Il sait que le bébé n’aura pas beaucoup de chance de survie s’il le sorte maintenant, mais il aime trop son épouse pour prendre la chance de la perdre, donc il donne la permission, même s’il sait que sa femme ne lui pardonnera pas. Il s’approche et lui dit tout en baisant son front :

            — Pardonne-moi mon amour… Je t’aime trop pour te perdre et sans toi je ne serais que faire d’un nouveau-né.

 

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Dans la salle d’opération, tout ce déroula rapidement. Le cœur de Sofie, n’en pouvant plus, arrête de battre et une hémorragie sans fin achève la job. À treize heures trente se jour-là est morte Sofie Thomassin et sa petite Amandine. Ainsi ce termine, par ce drame la génération des Tremblay…

 

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Oh là! Ça ne peut se terminer comme ça. Je n’aime pas terminer mes histoires en mélo dramatiquement. Pour la suite la semaine prochaine. Hum… Et Si Judith avait accepté la proposition du docteur !