De Générations en Générations – Chapitre 1

Chapitre 1

 

 

Les jours passaient et Judith se rendit compte rapidement que son bébé était très lent. Tout les gestes et attitude du nouveau-né étaient d’une lenteur extrême, même la tété prenait plus de temps que la normal. Une mère de six autres enfants, ne pouvait que le savoir et le docteur, qui était venue la voir hier, lui avait confirmé ces doutes.

Pour ne pas alerter ses proches qui avaient déjà une attitude négative de l’enfant, sauf bien-sur Réjeanne, qui tout comme elle prenait la défense de tout et chacun, Judith reçu le médecin la petite cabane tout au bout de leurs terres où nichent les trois vaches à lait, ainsi que deux chevaux de trait.

 

♠♠

 

Pour une famille de paysans, avoir cinq animaux était réellement un exploit de tous les jours, pour le chef de famille. C’est pourquoi Thymothé le mari de Judith n’était presque jamais là… Pour la petite dernière, c’est une bénédiction, car il se rendit vite à l’évidence que ce nouveau-née sera une charge.

            « Je vais devoir travailler fort pour lui trouver un très bon samaritain comme mari, de même que ses parent l’on fait pour moi. Peut-être même devrons-nous nous en débarrassé avant que ma femme s’attache trop à elle. Déjà qu’elle occasionne beaucoup de discorde dans notre famille et une extrême jalousie de la part de la plus vieille. Je peux comprendre ma femme Judith n’a d’yeux que pour elle. Et de plus, déjà elle a eu du mal à reprendre des forces et l’énergie de vivre aux six alors… comment fera-t-elle pour celle-là? Pourquoi ai-je accepté de prendre cette femme maigrichonne et pas très intelligente comme épouse ? pense-t-il. Ah ! Je me souviens… Pour la dote généreuse de ses parents… J’ai au moins la chance de n’être pas souvent là, et d’avoir quelques femmes de mauvaises vertus, à me farcir. Il ne coûte pas cher et elles font la job. Oh! Et que dire du nom qu’elle à donner à cette erreur de la nature : Mosette en l’honneur de Moïse… Ce n’est pas les eaux qui ont sauvé celle-là et comme dit ma plus vieille… Elle aurait dû y rester.

 

♠♠

 

Un dénommé docteur Maurice, le médecin de cette partie de la petit ville, n’avait pas réussit à venir plus tôt, car sa tâche était lourde en cet époque de l’année. Plusieurs femmes mortes en couche, mais miraculeusement, il avait réussi à sauver, pas tous, mais plusieurs des nouveau-nés.

            « Malheureusement », pense-t-il, « plusieurs maris abandonneront leurs progénitures, par manque de temps ou tout simplement parce qu’elles ne sont pas du bon sexe. Ils se retrouveront à la crèche… toutefois les familles ici sont tellement grosses, que très peu de ces bébés abandonnés trouveront leur place dans une autre famille et ceux qui y arriveront… Quelle misère ! Ces enfant seront les souffres douleurs de ces dernières. Dans quelle époque vivons-nous ? Mais je suis là pour soigner et même si je le voulais je ne peux rien faire pour améliorer leurs sorts. Je n’ai pas de femme et d’enfants, car je n’aurais de temps à leur accorder et ça serait faire comme les maris des femmes que je soigne et ils ne méritent pas ça », termine-t-il en regardant la jeune maman entrant dans la petite étable avec son nouveau-né, qui semble ne pas être très vigoureux. « Pauvre elle ! »

Maurice prit son temps pour ausculter ce nouveau-né, car il ne voulait pas se tromper ou donner un faux espoir à cette mère, qui le regarde avec des yeux suppliants… Une dernière pensée avant de lui parler vint en tête du docteur.

            « Mon Dieu que la vie est injuste, une si brave femme… Je vais devoir lui parler en terme clair pour qu’elle comprendre la situation et pour ça elle aura encore plus de peine… »

            — Madame Tremblay… Malheureusement je n’ai pas de très bonne nouvelle pour vous. Votre petite Mosette, c’est bien son prénom je crois, n’a pas respiré tout de suite en sortant de votre ventre et comme me l’a expliqué votre fille, cela à durer un certain temps. C’est même un miracle qu’elle ait survécu. Cependant, je viens d’ausculter votre poupon… Je suis très content de son teint bien rose, ce qui me dit que Mosette survivra sans problème, mais malheureusement elle aura de graves retards.

            — Et bien, nous ferons avec… J’ai de grands enfants qui m’aideront dans mes autres tâches et je lui donnerai plus de temps. Je m’inquiète pour sa santé, car elle ne buvait vraiment pas beaucoup, mais si vous me dites qu’elle va bien, alors j’assumerai se léger retard.

            « Comme je le pensais, elle minimise le choc que je viens de lui donner. Je ne peux la laisser ainsi, avec ce que j’ai vu en arrivant, elle n’aura pas l’aide qu’elle souhaite. Son mari est toujours absent et ce nouveau-né, qui risque d’être un cas lourd, ne feront que confirmé ses absences et son manque d’attachement à sa famille et la jeune futur sage femme Augustine, donnera probablement plus des problèmes et de peine à sa mère que de l’aide. Je ne crois pas que je ferai changer d’idée cette femme au cœur gros comme le monde, mais j’aurai essayé… Mais je viens d’avoir une idée. Peut-être marchera-t-elle ? », Songe Maurice, en s’apprêtant à continuer.

            — Madame… Vous ne voyez pas comme votre petite fille ne sera jamais normale. Que vous n’arriverai jamais à tout faire seul. Vous dites que vos enfants vous aideront… Et bien, ce n’est pas ce que j’ai vu. Personne n’accepte ce nouveau-né… Elle sera leur souffre douleurs. Vous ne pourrez pas tout le temps la protéger. Donnez à votre petite fille la chance de vivre une vie, qui lui conviendra au mieux de ses capacités. Ici elle souffrira et vous souffrirez…

            — Mais…

Le docteur ne la laisse pas continuer, il poursuit avec une proposition surprenante.

            — Laissez-moi terminer Madame Tremblay. Ce que je m’apprête à vous dire sera peut-être une solution pour vous. J’ai n’ai ni voulu de femme, ni voulu d’enfant… Mais maintenant que je suis en train de vieillir, j’aimerais donner un peu de bonheur à une personne autre que moi… et là maintenant je viens de trouver. J’aimerais si vous me le permettez m’occuper de ce bel enfant… Votre Mosette, qui je sais aura besoin de plus de temps que je ne peux lui donner… Cependant, vous pourrez venir vous en occuper si je ne suis pas disponible et la nuit… je donnerai quelques sous à un garçon pour venir la surveiller… Je ne suis pas riche, mais j’ai assez épargnez pour qu’elle ne manque de rien… Je ne vous l’enlève pas… Faite-le pour elle…

            — Mais que diront mon mari et les mauvaises langues, vous savez les commères? Je ne pourrai plus aller à l’Église de peur qu’on me regarde comme une dépravée. Non merci, cette offre est tentante, mais je ne pourrais pas l’assumé. Je suis trop… Comprenez-moi docteur, je vous en pris. Cette enfant est tout pour moi. Je ne pourrai pas m’en séparer. Je suis beaucoup trop attaché à ce petit être sans défense et je l’aime tellement, dit-elle, en pleurant.

Maurice le savait, mais il aura essayé. Un peu déçu, mais comprenant très bien, il regarde couler les larmes sur les joues de cette femme au grand cœur, en lui répondant.

            — Madame Tremblay, ne pleurez pas. Je ne voulais pas vous faire plus de peine que vous ressentez déjà. Je comprends très bien et même si je suis très occupée, je ne vous promets rien, mais j’essaierai de venir temps en temps pour voir le développement de votre petite dernière.

            — Un gros merci, docteur, et j’apprécie vraiment ce que vous faites pour moi. Au revoir, à la prochaine et cette fois, je vous accueillerai avec une tasse de thé bien chaude.

            — Au revoir chère dame et bon courage…

 

♥♥

 

Judith ayant sécher ses larmes, entre dans la petite demeure. Tout de suite elle est attaquée par de méchante parole d’Augustine, qui ne la lâche pas depuis la venue de nouveau-né.

            — Mère, pourquoi ne voulez-vous pas que je vienne aussi? Je suis presque sage femme maintenant et j’aurais voulu savoir l’état de débilité de ma sœur…

            — Mosette n’ait pas attardée, comme tu le penses et je ne voulais justement pas que tu t’exprime ainsi devant le docteur.

            — Et pourquoi pas Mère ? Tous les paroissiens, sauf toi, savent maintenant que tu as donnée naissance a un enfant attarder et que tu ne veux pas t’en débarrassé. Et tu sais comment on me traite à l’école… Non! Tu ne peux pas comprendre, car ton attention est seulement pour elle, réplique Augustine en prenant le nouveau-né pour lui enlevé la couverture du visage pour la pointé du doigt.

            — Assez ! Répond Judith, d’un ton sec. Donne-moi ma fille. Tu ne vois pas qu’elle a froid.

La mère prend le poupon des bras de sa grande fille ingrate, remet la couverture sur le visage de l’enfant en se dirigeant vers sa petite chambre, son havre de paix. Mais Augustine n’a pas fini avec elle.

            — C’est ça, va te cacher encore. Je te le dis, je ne retourne pas en classe et lorsque je pourrai, je m’en irai et tu n’auras plus ton esclave pour faire tes tâche de femme au foyer.

Et l’on attend alors, une porte fermée rudement.