De Générations en Générations – Chapitre 9

Chapitre 9

 

 

Depuis trois ans déjà Sofie vit dans une grande famille d’accueil. Lors de son arrivée, elle avait espérer que ce soit son dernier foyer avant qu’elle puisse vivre seule, car elle en était à son septième et ce fut le cas.

            « Hum… je ne devrais pas compter la première, car à ce qu’on m’a dit s’était eux qui logeait ma mère. J’ai resté avec eux que quelques semaines car même s’ils ont voulu m’adoptée… on ne leurs a pas permis car ils s’étaient trop vieux. »

Installé sur un petit banc, près de la porte, elle attendait tenant sa valise, la permission de quitter. Sa meilleure amie, depuis qu’elle était ici, viens près d’elle.

            — Comment vais-je faire pour survivre à ton départ. Tu m’enverras une lettre pour me dire où te t’installeras… Promet le moi !

            — Je ne peux pas Cosette et tu le sais très bien. Je t’ai dit que je voyagerais pour trouver ma place et ça peut prendre du temps. Ce que je suis certaine en tout cas, c’est que tu ne me reverras pas ici. Je ne me sens pas chez moi, tout comme ma grand-mère, je sens qu’on me rejette. Le Saguenay Lac St-Jean n’est pas pour moi, répondis Sophie.

            — Que dis-tu là ? Personne ne t’a rejeté et tu commences vraiment ta vie. Ne voudrais-tu pas le faire dans la ville natale de ta mère ?

            — Non, justement… J’aimerais la commencé où aucun membre de ma famille n’a mis les pieds et même je voudrais être une grande voyageuse, mais pour le faire il me faut un peu d’argent. À chaque ville, où je m’installerai, je trouverai un petit boulot… Je prendrai une chambre pas trop cher et je commencerai à économisai jusqu’à ce que je puisse traverser de l’autre côté et je ferai de même là-bas. Et l’autre j’aurai trouvé la place qui me convient on verra…

            — Oh! Et si tu la trouve de ce côté-ci, que feras-tu ? s’exclama Cosette.

            — Ça me surprendrait, mais si ça l’arrive… J’aviserai à ce moment là.

Avant que son amie puisse ajouter une autre chose, la dirigeante vint la voir pour lui donner son congé.

            — Mademoiselle Tremblay, vous pouvez y aller. Si vous le désirez, dites-nous où vous irez, termine-t-elle en lui donnant une enveloppe contenant les cent dollars accumulés depuis qu’elle vivait avec eux.

            — Comme je l’ai dit tout à l’heure à Cossette, je ne suis pas pressé de choisir un endroit… Cependant je vous enverrai une lettre vous disant où je suis rendue. Je vous remercie de m’avoir accueillie dans votre demeure.

            — Ce fut un plaisir chère mademoiselle et je vous souhaite une très belle vie. Bonne chance Sofie dit-elle en lui serrant la main, avant de retourner à ses devoirs.

            — Bon je pars.

Cosette la serre fort dans ses bras et lui dit en ouvrant la porte.

            — Tu seras toujours ma meilleure amie. Si tu as des problèmes, je laisserai mon adresse ici et je leur dirai de te la donner si tu appelle. Au revoir, prend bien soin de toi.

            — Oui, c’est promis, dit Sofie en quittant les lieux en courant.

 

♥♥

 

Les deux premières années de la nouvelle vie d’adulte de Sofie se passe à merveille. Elle visite chaque village rencontrée sur sa route. Dans certains elle dû s’arrêter plus longtemps, car elle avait besoin de travailler. Elle eut aussi quelques flirts mais rien de sérieux. Ça aurait pu arriver, mais celui qui avait fait battre son cœur était un coureur de jupon comme il ne s’en faisait plus et avant que son cœur saigne elle prit la décision de quitter le village sans mot d’adieu.

La troisième année fut plus dure à passer. Sofie dû faire trois séjours à l’hôpital. Une toux qui ne guérissait pas avec de grave étourdissement. À la fin de l’année tout se replaça et la jeune femme oublia ces moments de misère. Cependant durant ce temps, elle n’avait pu travailler et l’argent accumulé jusqu’à présent pour réaliser son rêve s’était envolé.

            « Ce n’est pas grave  », se dit-elle. « Je vais travailler doublement et ne dépenser le strict nécessaire et je vais pouvoir réaliser mon rêve dans à peu près sept ans. Ça va être pénible, mais je sais que j’en suis capable. À partir d’aujourd’hui plus de folie, ce qui inclus les garçons… Lorsque j’arriverai de l’autre côté je me rattraperai. »

Durant tout ce temps, à chaque village, elle travaillait : comme serveuse, comme servante, même comme secrétaire dans un bureau de notaire… C’est le dernier emploi en liste. Elle dû enduré la colère de certain notaire, car sa rapidité d’exécution n’était vraiment pas très bonne. Cependant ce qui la sauva à plusieurs reprises, c’est son français impeccable. Sofie avait fait de gros efforts pour ce travail car il était très payant. Pendant plus de trois ans, elle le garda en endurant les cris incessants du plus vieux des notaires. Son salaire était élevé, mais elle travaillait des dix heures par jours pour le mériter. Elle arrivait chez elle morte de fatigue, prenait un léger repas et se couchait. Durant cette période, sa silhouette s’était beaucoup amincie.

Un soir en arrivant à sa chambre, Sofie sort de la garde-robe, une petite boite. Dedans il y a tout ces économies. Son argent n’est pas à la banque, car elle ne croit pas en ces institutions.

            « Ils appâtent leurs proies en leurs faisait miroitant un rendement énorme de leur avoir. Mais si c’est vraiment vrai, eux en font beaucoup plus et moi je n’en pas besoin d’eux. Je gagne mon argent à la sueur de mon front et si j’ai bien compté, alors je donnerai ma notice et j’embarquerai sur un bateau pour réaliser mon rêve et en même temps je ferai la croisière que j’attends depuis tant d’années. »

Le compte dura très longtemps, car il y avait sept ans d’économie dans la boite, mais lorsque la dernière pièce de monnaie tombe sur le lit, la jeune femme, qui d’habitude, ne laisse aucunement sortir ce qu’elle ressent vraiment de peur de déplaise, ne peut s’empêcher de crier.

            — Oh Yes !  J’y suis arrivée. J’ai l’argent pour commencer ma nouvelle vie sur des terres plus clémentes pour moi. Je ne laisse rien derrière moi. Dans deux petites semaines je suis vers ma nouvelle destinée. Il n’y a rien qui me retienne ici. J’amène avec moi ce qui me reste de ma famille. Peut-être là bas, seront-ils digne pour reconnaitre le grand talent de mes deux parents, mais cela n’est pas mon but premier.

 

♥♥

 

Bien accotée sur la rambarde du bateau, Sofie fait de grand au revoir. Elle sait que personne n’est là pour elle, mais ça ne la dérange pas. Elle fait ces adieux aux Québec avec tous ces habitants. Elle est enfin à sa place.

            « Maintenant, il est temps de montrer qui je suis », pense Sofie, en laissant tomber le petit voile qu’elle tenait dans la main pour saluer.

À cet instant, on attend le sifflet du départ.