De Générations en Générations – Prologue

Prologue

Nous sommes en 1930 dans la belle région du Saguenay. Une famille nouvellement installée dans la ville de Kénogami (qui signifie pour les Amérindiens : lac long), essayait de prendre sa place dans cette petite municipalité. En cet hivers froid, Judith, la femme d’un voyageur de commerce, donne naissance à son septième enfant, sans docteur ni mari, car une tempête faisait rage et aucun des deux n’aurait pu arriver à temps. Une chance, une de ses filles, la plus vieille suivait un cours de sage femme et elle pu aider sa mère dans ses extrêmes douleurs. Augustine, sa fille, avait même dût tourner le bébé parce qu’il se présentait par le siège. Durant de longues heures, la maman souffre et la prochainement sage femme ne pouvait rien faire. Elle avait très peur que le cœur de sa mère lâche tellement elle était épuisée. Et puis, à l’aube du matin de 5 février 1930 naquit un bon gros poupon de cinq livres. Augustine déçue, dit à sa mère :

            — Maman ! C’est encore une fille et elle a le cordon autour du cou. Est-ce que j’essaie de la sauver?

            — Mais… Voyons Augustine ! Que dis-tu là? Donne-la-moi. Je vais essayer d’enlever ses sécrétions et lui souffler dans la bouche. Elle doit vivre m’entends-tu ?

            — Elle ne voulait pas dire ça mère, dit Réjeanne, son second enfant. Se tournant vers sa sœur elle lui dit : Arrête de pleurer et donne-lui son poupon, ensuite essaie d’arrêter son sang de couler.

En voyant cela Augustine s’empresse de donner l’enfant toujours inerte à sa mère pour ensuite se dépêcher de sortir le placenta du ventre, comme elle avait appris à le faire, mais ça ne marche pas. Le sang continue à couler à flot. En paniquant elle crie :

            — Mère, arrêtez de bouger… Il faut rester inerte…

            — Je ne peux pas Augustine… Prend le bébé par les pieds. Je n’ai plus la force de le faire et donne lui une bonne tape sur les fesses. Vite fait-le je crois qu’elle vivra.

Réjeanne voyant que ça sœur était sous le choc, prend elle-même l’enfant en faisant ce que ça mère avait dit. Après plus d’une tape, l’enfant émet enfin un faible son.

            — Merci mes enfants, vous venez d’accomplir un miracle, dit-elle, avant de perdre connaissance.

Une chance, elle n’entendit pas la dernière réplique Augustine.

            — Et vous mère, allez-vous être notre deuxième miracle… Mère! Mère… Ne partez pas. (Se tournant vers le nouveau-né, elle lui dit. J’espère qu’elle vivra… sinon tu ne vivras pas longtemps, je t’en fais la promesse…

            — Augustine! Tu iras en enfer, dit Réjeanne. Comment oses-tu dire ses horreurs? Tu devrais aller confesser tes péchés…