16 Mai Mercenaire – Chapitre 2
Chapitre 2
Sur le sentier
Des cavaliers passent en trombe sur la route des passants, bousculant pratiquement tout. Un homme et un enfant se terre sur le côté, attendant leurs passages.
—Maintenant nous voilà rassuré, ils se dirigent vers le Château de Dril.
Gaël l’observe se demandant quel est sa stratégie.
—Comme prévu nous allons aller en direction de Bromme.
Le jeune d’environ treize ans ne dit mot, mais son langage corporel en dit long sur son impression. Torgun le remarque et est heureux de ce qu’il voit.
Cette fois-ci Torgun quitte pour de bon la grande voix et s’enfonce dans la forêt de feuillus. Son baluchon sur l’épaule Gaël, ne se plaint pas et suis le tempo que lui afflige le guerrier. Au bout de trois longues heures d’endurances, le lac Bleu de la forêt des feuillus se pointe le nez.
—C’est ici que nous allons bivouaquer, pour les trois prochains jours. Prépare le feu, moi je vais installer des pièges.
Le jeune garçon s’esquinte à la tâche malgré son épuisement. Un feu de bonne qualité voit le jour rapidement. N’en restant pas la, Gaël trouve les branches qui pourront servir de support à retenir une pièce de viande.
Gaël épuisé se sent heureux malgré tout. Depuis trois jours qu’il a quitté l’auberge et qu’ils courent les routes et les bois avec ce guerrier un peu bizarre. Jamais il ne la battu une seule fois, n’y même fait un reproche. Mais il ne sait toujours pas ce qu’il attend de lui.
Voilà son maitre de retour, il a déjà attrapé un lièvre. Comment fait-il ?, se dit-il.
—Voilà une première prise Gaël, tu vas pouvoir te sustenter en premier. Moi je vais attendre la suite des évènements.
Surpris le garçon ne sait quoi dire et s’apprête à vider le lièvre.
—Non cette fois-ci c’est moi qui s’en occupe. Toi tu vas au lac te laver et tu m’enlève ces frocs infestés de puce et de poux et de je ne sais quoi d’autre.
Le jeune hésite.
—C’est un ordre.
Le ton que Torgun prit, fut sans équivoque, il fallait mieux obéir.
Gaël dut se résigné. Torgun eu un haut le cœur intérieurement quand il vit toutes les boursouflures relié aux piqures d’insectes et les traces de coup encore présent sur sa peau. Les orteils en sang, ainsi que ses talons. Faute d’avoir des bottes adéquates.
—Je veux que tu te libère de toutes ses saletés que tu as sur le corps. Tu as tout ton temps, le lièvre ne s’en ira pas.
Le jeune garçon se dirige vers le lac et sans hésiter plonge dans l’eau glacé.
Torgun est fier de son choix. Émacié par tant de privation, le garçon est solide et endurant. Bien des hommes ne l’auraient pas suivi dans de telles conditions. Regardant ces vêtements en lambeaux, il les prit et les mit au feu.
—Voilà une bonne chose de faite.
Puis pensa à son baluchon, mais n’en fit rien.
Gaël revint du lac frigorifier, se précipite auprès du feu. À ce moment il vit ses restes de vêtements se consumé, le lièvre suspendu. Il ne sut quoi penser.
—Assied-toi prêt du feu Gaël et met cette pâte sur tes plaies. Cela te soulagera et je m’occuperai de ton dos plus tard. Ses peaux te garderont au chaud cette nuit et demain je verrai à te trouver de nouveau vêtements. Surveille ton diner, moi je vais rapporter le mien.
Torgun se lève et s’éloigne du feu, pendant que Gaël se pose une multitude questions.
Nue devant un feu, couvert de pâte bienfaitrice, le garçon tournoi sa broche improvisé pour éviter de bruler son diner. Sa fatigue se fit sentir et somnola un temps soit peu et un crac le rappela à l’ordre.
Torgun revenait avec deux belles prises. À nouveau avec un lièvre et une dinde sauvage. Voulant se rendre actif, Gaël entreprit de déplumé la dinde pendant quelle était encore chaude. Le Marteau de Tal aurait voulu l’en empêcher, mais choisi plutôt de laisser aller et partit chercher du bois à nouveau.
À son retour l’oiseau était entièrement déplumé et vidé. Agréablement surpris il se félicite encore une fois d’avoir prit ce jeune avec lui.
—Mange Gaël, je m’occupe du reste.
Le jeune homme sourit pour la première fois et dévore son lièvre avec appétit.
—Demain, je vais avoir besoin de toi, nous avons une longue journée devant nous.
Le soleil était levé depuis fort longtemps quand Gaël s’éveilla. Le feu était toujours actif et une dinde rôtissait suspendu à un pieu. Ses yeux cherche le guerrier et le trouve facilement travaillant après une branche. Aussitôt se lève et des crampes lui rende la vie inconfortable.
—Tu te calme rien ne presse, garçon.
—Je me sens tout drôle et j’ai des crampes d’estomac.
Tout en continuant son travail, Torgun analyse ses réactions.
—C’est tout à fait normal, Gaël. À quand remonte le dernier repas de bonne qualité que tu as mangé. Tu t’es empiffré à la vitesse de l’éclair. Cette leçon est la première, rappelle t’en. Lorsque tu te trouve privé pendant longtemps, tu dois prendre le temps de manger et laisser ton corps se replacer.
Le garçon fit signe qu’il a compris et se tord les boyaux.
—Tu vois le gros arbre, lui indiquant un arbre.
—Oui.
—Vas te soulager derrière.
Gaël ne se fit pas prier et disparu rapidement. À son retour se sentant faible.
—Maintenant tu retourne au lac. L’eau te fera le plus grand bien.
Toujours nue comme un ver, il se dirige vers le lac, légèrement affaibli par son remue ménage intestinal. Un peu plus frileux le contact de l’eau le revigore et se soulage à nouveau. Incommodé par ce problème, il s’éloigne. À son retour, le feu y fit du bien.
Torgun lui coupe un morceau de viande et le lui présente. Le cœur sur les lèvres, il hésite.
—Mange cela te fera du bien. Tu dois reprendre des forces.
Il obéit sans contrainte. Pour la première fois un homme le considère comme un humain.
—Comment sont tes plaies ?
Venant prendre connaissance qu’effectivement il avait plein de boursouflure, il réalise qu’à première vue tout avait diminué.
—Quand tu auras fini de manger, tu te remettras de cette pâte et tu resteras dans cette tenue pour la journée. Ton corps à besoin de respirer. Par contre pour tes pieds, tu porteras ses bottes.
Torgun lui lança une paire de botte, fabriqué avec ses anciennes bottes artisanales. La différence, il lui avait collé avec de la résine une peau de lièvre. Les larmes lui monte aux yeux, pour lui c’était jour de fête.
—Bon !, enfin !, voilà. Torgun se lève et présente une sorte de trident.
Les yeux du jeune s’agrandirent de nouveau.
—Aujourd’hui nous allons manger du poisson et quelques fruits que j’ai trouvé. Quand tu te seras restauré, tu iras derrière ce coin d’arbre. Il y a une cascade légère, tu garderas tes bottes aux secs. Installe-toi sur les pierres dans le torrent. C’est le meilleur endroit. Moi je vais piquer un petit roupillon.
Agissant comme il parle, Torgun s’installe. Gaël est sans voix et se contente de l’observer. Cet homme a un plan et il en est certain.
Dès qu’il se sent restaurer, il par avec ses nouvelles possessions, bottes et trident en direction de la petite cascade, le cul à l’air. L’endroit indiqué par le grand guerrier fut atteint rapidement et aussitôt qu’il traverse le pan d’arbre, il voit la cascade.
—Ho…
Fasciné par l’endroit, il en oublie presque d’enlever ses bottes. Il trouve l’endroit approprié pour les déposés et puis marches sur les pierres jusqu’à l’endroit que Torgun lui a dit. Fixant le fond clair du trou entre les roches, il voit apparaitre un énorme poisson. D’un coup de harpon, il l’attrape du premier coup. Grâce aux trois branches il peut le hisser hors de l’eau, non sans difficulté. La prise devait peser dans les quinze kilos et continue à gigoter lui faisant perde son équilibre.
Se blessant à un genou et le faisant jurer tous les dieux.
—Tu vas te tenir tranquille oui.
C’est en boitant qu’il se présente au camp. Torgun ne peu s’empêcher de rire et Gaël, furax lui aurait lancé sa prise.
—Tu as gagné ton premier combat à ce que je peu voir.
—C’est ça, moquez-vous de moi.
—Bien sur, c’est ce que je fais. Donne-moi le poisson et occupe-toi de ton genou. Vas au lac nettoyé ta plaie et met lui cette plante dessus et attache le avec cette ficelle. Cela va empêcher l’enflure et l’infection.
Gaël ne rajoute aucune parole et réalise en lui-même que c’est la première fois qu’il répond s’en se faire rabrouer.
À son retour, le poisson se dandine au bout d’un pieu et Torgun le badigeonne de fruit des champs écrasé.
—Voilà notre déjeuner assuré. Comment vas ton genou ?
—Il fait un mal de chien.
Torgun s’approche de lui et lui tâte le genou sans délicatesse.
—Plie-le
Gaël s’exécute et grimace.
—Tu n’as pas le genou brisé, tu en seras quitte pour un bleu. Repose-toi, je m’occupe de tout.
—Mais seigneur je suis votre esclave.
Pour toute réponse, Torgun éclate de rire.
Gaël n’y compris plus rien.
—Sache mon jeune ami que je ne t’ai pas acheté pour que tu deviennes mon esclave. Je t’ai choisi pour ce que tu es, au fond de ton cœur.
—Et je suis quoi ?
—Autre chose qu’un esclave. Sache ceci, les prochaines ecchymoses que tu auras, le seront par ton entrainement. Tu as des questions, tu les poses quand la situation le permet. Ne met jamais en doute mes paroles en publique, même si je donne l’impression que je ne suis pas moi-même.
Gaël fit signe de la tête, comme quoi il a compris.
—J’ai une question.
—Je t’écoute.
—Vous avez fait savoir que vous alliez au château de Dril, tuer son seigneur. Pour vous avoir dupé. Quand la dernière patrouille à passer, vous sembliez heureux de la chose et comme prévu vous alliez à Bromme le tuer.
Torgun le sonde du regard.
—Et qu’est-ce que tu en déduis ? Se croisant les bras.
Légèrement intimidé, le jeune lui donne son impression.
—Il est comme un animal prit dans son terrier. Vous boutez le feu là, ou il a son entrée principale et vous l’attendez dans sa sortie secondaire. Vous connaissez l’homme mieux que lui- même.
—Tu vois, quand tu prends le temps de réfléchir, tu trouve les bonnes réponses. Pourtant tu as compris l’énigme en posant la question.
Gael se remplit de fierté.
—Alors pourquoi vous embarrassé d’un poids mort.
Torgun ne cherche pas à minimisé sa réponse.
—Il est vrai que tu n’étais pas prévu au menu. Mais tu m’as rappelé quelqu’un et j’ai décidé de te donné la chance, de saisir ta vie. Maintenant que ceci est moins ambigu, si tu me montrais ce que tu traine dans ton précieux baluchon.
Gaël devint nerveux et réagit mal à la demande.
—Rien de bien important seigneur.
Torgun grimace.
—Tu tiens à ce baluchon, plus qu’à ta propre vie. Désolé, je ne tiens pas à mourir pour un foutu baluchon. Si tu dois combattre, rien ne sera plus important que ta propre vie.
Gaël penche la tête et comprend le dilemme. Aussitôt prit son baluchon et mit à jour son trésor. Gêné de ce qu’il peut penser de lui. Un médaillon, une mèche de cheveux, une pierre, une dent, un peigne et quelques pièces d’argent.
Voyant son piètre bien, Torgun ne badine pas longtemps.
—Bien, maintenant dis moi ce qui peut être utile.
Gaël compris qu’en fait, il n’y avait que les pièces d’argent.
Torgun reprit la parole.
—Ton médaillon et ta mèche de cheveu représente quelque chose d’important pour toi. Alors fait tant un collier. Tant qu’aux autres choses à toi de voir.
Gaël se mit à ressasser ses souvenirs, toutes ces choses touchaient de prêt à sa mère. Le médaillon qui fut son seul héritage que sa mère lui avait légué avant de mourir. La mèche de cheveux qu’il lui coupa à sa mort à l’insu des huissiers. Puis la pierre qu’il prit sur sa tombe après
sa fuite, de son nouveau foyer, vendu par les huissiers. Ensuite il pensa à sa dent, lorsqu’il fut rattrapé et battu. Il en perdit une. Finalement le peigne de sa mère que l’aubergiste lui avait dérobé. Il lui soutira de sa sacoche avec des gages qu’il lui devait.
Pendant que Torgun continue à manger et l’observe. Gaël prend une décision. Il creuse un trou et y enterre le peigne, la dent et la pierre et se dit que maintenant ces choses sont en paix. Tant qu’au médaillon et à la mèche de cheveux, il fit selon la suggestion de Torgun.