Mercenaire – Chapitre 3

Chapitre 3

Sur la route de Bromme

Habillé de peaux de bêtes, un homme et un jeune garçon arpente la route ancienne de l’ancien empire de Nassound. Nullement incommodé par les remarques de quelques cavaliers étrangers, Torgun marche comme si de rien n’était. Gaël avait prit du poids en quelques jours et prit sur lui-même, en copiant la même attitude. Cela lui rappelle sa propre survie à l’auberge.

Malgré l’apparence de glaneur des bois, Gaël trouve ses nouveaux habits pratique et confortable. Surtout que sa peau ne le gratte plus du tout, ce qui fut son plus grand réconfort.

Cela devait bien être le quatrième jour de marche, quand Torgun fit signe d’arrêter. Sans mot dire, Gaël observe le guerrier et le sens nerveux comme un animal ayant flairé un danger. Regardant tout autour de lui, cherche le moindre indice lui donnant l’angle, la direction.

Soudain un léger son de cliquetis d’armure lui résonne aux oreilles et se rapproche. Gaël fit ce que Torgun lui avait ordonné en cas de danger sur la route. Il se mit sur sa droite, lui donnant assez d’espace pour bouger sans risque. Puis vit son protecteur introduire sa main droite sous sa vareuse et tenir un couteau.

Apparut un cavalier mal en point, dardé de deux flèches apparentes.

— Prépare-toi Gaël.

N’ayant que des hautes herbes autour, se caché ne serait utile qu’un temps et Gaël le comprit rapidement.

Le cavalier chancelle sur son cheval et hurle au passage.

—Sauvez-vous !, les bandits Dagans.

Quelques mètres plus loin, l’homme s’écroule, brisant les deux flèches collé au dos, le ventre rempli de sang. Le cheval de l’inconnu continu à trotter et le bruit de plusieurs sabots résonne de plus en plus fort. Trois cavaliers habillé d’une cuirasse légère, dont deux équipé d’un arc court. Porteur de tresse aux yeux de Torgun, ces hommes étaient des guerriers accomplis.

Les hommes passèrent en trombes sans se préoccupés d’eux.

Gaël se dit en lui-même qu’il prendrait ses jambes à son cou. Mais Torgun ne lâche pas d’une bride son regard sur les Dagans et prononce quelques mots au garçon.

— Tiens-toi prêt et ne lâche pas d’un trait l’archer de droite. Tenant toujours un couteau de sa main droite.

L’un des trois cavaliers descendit de cheval, fouiller l’homme. L’un des deux archers jette un regard vers Torgun et le jeune garçon.

Le regard de l’homme, inquiète Torgun et la qualité des archers Dagans n’est pas surfaite. La distance pose problème et une flèche voyage plus loin qu’un couteau.

Le Dagans au côté du mort fit un signe de négation aux deux autres. Ce que Torgun craignit se concrétise et trois têtes les fixes maintenant.

Gaël reste de marbre et respire le plus lentement possible pour ne pas éveiller quoi que ce soit.

Les trois Dagans se dirigent vers eux lentement, évaluant les risques. Un archer demeure en retrait et bande son arc en direction de Torgun et le deuxième archer se place dans son travers, l’arc prêt à décocher à son tour. Le troisième homme s’apprête à descendre de cheval tout prêt de Gaël.

Dans un geste inattendu, le garçon se laisse tomber à genou et se met imploré l’indulgence.

—Non, non, je n’ai rien fait je vous le jure. Je n’ai pas frappé le démon, n’y couché avec sa femme.

—Hein !, fut la surprise du Dagans.

—Je ne suis pas son fils, je ne suis que son oncle. Pleurant à chaude larme.

Le soldat regarde Torgun, cherchant à comprendre.

—Une mauvaise naissance. Signifie Torgun.

—Il a toujours été ainsi ? Demande le porteur d’épée.

Torgun hausse les épaules.

—Il a ces crises, surtout quand il rencontre des hommes en armes. Pourquoi ?, je ne saurais dire. Je vais à Bromme, j’ai entendu dire qu’il y avait un guérisseur.

Un peu plus en confiance, l’homme rengaine son épée, sachant que les deux archers le visent.

—Tu n’as pas vu l’homme jeté quelque chose des fois ?

Torgun hausse les épaules, comme quoi il n’a rien vu.

—Je sais qu’il a marmonné des paroles incompréhensibles à son passage. Puis il a tombé et vous êtes arrivé.

L’homme se rapproche de plus en plus prêt et son regard porte sur les mains de Torgun. Sans avertissement, Gaël hurle.

—Papa, un lièvre, j’ai vu un lièvre. Je vais le capturé pour toi papa.

Gaël coure à travers champs avec sa lance en bois après le lièvre.

—Gaël !, hurle Torgun.

—Je vais l’avoir papa, je vais l’avoir !

Les trois hommes baissèrent leurs gardes, pendant que Gaël hurle sa joie. Torgun en profite pour saisir le guerrier Dagan et s’en servir comme rempart et lance un couteau en plein front à l’archer prêt de lui. Tant qu’à l’archer à bonne distance, avant même qu’il puisse s’installé correctement, Gaël sort des herbes et lui enfonce son pieu sous l’aisselle. L’archer s’écroule et Torgun brise la nuque de l’autre.

Le jeune garçon s’assure que l’archer est bien mort et lui enfonce à nouveau son pieu en pleine gorge. Ensuite fait signe à Torgun que tout est sous contrôle.

Décidément Torgun est fier de son choix et lui force son admiration. Celui-ci en profite pour délester ces victimes. Le jeune imite son maitre et amasse tout ce qui croit être utile, incluant les bottes.

Le guerrier mercenaire s’approche de lui

—Maintenant si tu me montre ce que tu as trouvé.

Le jeune homme s’exécute et argent, collier, bague, botte se trouve sur le sol.

—Sache que certains bijoux valent mieux qu’ont les laisses. Cela peut te condamner à mort. Les bottes peuvent t’être utiles. Nous devrons les modifier, pour quelle ne ressemblent en rien à une botte de cavalier Dagans. Tant qu’à l’arc, elle nous serait utile, mais très dangereuse pour nous, trop visible.

—Et ce qui est trop visible, attire l’attention.

—Tu comprends vite mon jeune ami. Nous sommes des glaneurs, portant aucune arme de qualité. Pour la monnaie, je te donne quelques rouelles, pas plus. Pour ne pas éveillé les soupçons. Pour l’instant enfoui ses bottes sous tes vêtements et lance toutes les breloques dans les herbes. Nous partons.

—Et l’autre homme, demande Gaël.

Torgun le regarde d’un air inquisiteur, cherchant presque à l’intimidé. Le garçon devint mal à l’aise et comprit qu’il doit persister dans son idée.

—Des détrousseurs qui ne fouillent que trois cadavres ne seraient pas logiques.

Un sourire sincère apparut sur le visage du guerrier.

À leurs surprises l’homme respire encore. La blessure au ventre indique qu’il ne s’en sortira pas. Torgun prend un couteau et le libère de sa souffrance en énonçant une courte prière aux dieux.

—Je ne crois pas qu’il aurait apprécié se faire bouffer encore vivant.

Gaël acquis sa de la tête, comprenant le sens humain de la situation.

—Alors voyons ce qu’il peut avoir d’important sur lui, pour que ces Dagans lui cour après.

Dans son fort intérieur, Gaël compris que Torgun l’avait mit à l’épreuve. Son intention était la même que celle qu’il venait de proposer. Il observe le guerrier dans sa fouille et voit qu’il recherche des poches intérieures. Se souvenant des dires du porteur d’épée, ils recherchaient quelque chose de particuliers.

Torgun sentit une bosse dans l’entre vêtement du mort et libère l’entrave qui retient ce qu’il croit être une pierre. À sa vue, il jura le dieu de l’enfer.

—Qu’est-ce que c’est ? Demande le garçon.

—Une source d’ennui.

Perplexe, il observe son bienfaiteur.

—Je connais cette pierre et nous devons filer au plus tôt. Prépare-toi à courir. Nous retournons sur nos pas.

Sans trop comprendre Gaël se mit à courir à la suite du guerrier se disant que les réponses viendront en temps et lieu.

Pendant un temps qui lui parut infini, Gaël courut à perdre haleine et vit Torgun inquiet pour la première fois et regardé constamment derrière lui.

—Nous allons nous arrêter et reprendre notre souffle.

Torgun tapota l’épaule de Gaël.

—Tu as eu une excellente idée en jouant l’idiot.

Les yeux du garçon s’écarquillèrent de bonheur de voir l’appréciation que le guerrier lui porte.

—Tu as repris ton souffle ?

—Oui, enfin je crois. Hésite le garçon.

—Nous faisons demi-tour à nouveau. Mais cette fois-ci, nous prendrons notre temps. Dégageant un sourire malicieux.

Les deux hommes revinrent sur leurs pas à nouveau et Torgun s’abstient de lui expliquer quoi que ce soit.

Gaël se remémore les paroles de Torgun, dans les bois. Obéis sans penser. La situation lui demande de rester concentré sur la prochaine action.

Marchant d’un pas lent, au bout d’une heure, des cavaliers furent aperçus à l’endroit même qu’ils avaient quitté plus tôt. Le cœur de Gaël, bondit dans sa poitrine.

Un cavalier fit signe aux autres qu’il les a aperçus. Aussitôt deux hommes à cheval se dirigèrent vers eux aux galops.

—Ne dit rien, ordonne Torgun.

À porté de voix.

—Holà manant !, Vous avez vus passé des gens sur cette route.

—Oui nobles seigneurs, cinq hommes qui semblent être des prieurs. Ils marchèrent bon train. Il y a de cela plusieurs heures.

Les deux cavaliers se jetèrent un regard, tirèrent sur le mord et retournèrent sur leurs pas.

Nullement inquiété Torgun suivit de Gaël, continuèrent leurs chemin et une dizaine de cavaliers passèrent rapidement.

—Nous avons gagné plusieurs heures de sursis, Gaël. Nous allons continuer à marché et quand je le dirai nous courons à nouveau. Il y a une forêt à un jour de marche, nous pourrons y disparaitre.

Croisant à nouveau le cadavre du cavalier sans nom, ils constatent qu’il est dévêtu. Torgun reconnait un tatouage familier, une tête de serpent aux longs crocs.

—Ne nous attardons pas, le temps nous ais compté.

Accélérant le pas, ils ont tôt fait de s’éloigner de la scène de mort. Lorsqu’ils furent assez loin et que le Marteau de Tal n’y vit plus aucun danger, ils repartirent à la course.

Épuisé ils arrivent aux abords de la forêt.

—Je sais que tu n’en peu plus Gaël et nous allons faire halte. Mais dès l’aube, nous devrons être à l’abri dans les bois. Maintenant prend une gorgée d’eau et ne l’avale pas tout de suite.

Gaël fit un signe de tête malgré lui, le visage en sueur. Ses tempes lui firent un mal de chien et la faim le tenaille.

Torgun sortit de ses poches, un paquet emmailloté de viande séché et distribue une part. Pendant qu’il déguste sa piètre ration, Torgun montre la pierre à son jeune compagnon et la dépose dans sa main.

Gaël constate que la pierre rouge lui rempli la paume de sa main.

—Ceci est une pierre peu commune, c’est une émeraude. La Pierre de Sang des Nassound. Elle semblerait détenir un pouvoir et biens des gens voudraient mettre la main dessus. D’un côté nous avons les Dagans et de l’autre les Prieurs de Sions et nous nous retrouvons en plein centre de cette histoire.

—Mais comment…n’ayant pas le temps de finir sa question.

Torgun continue.

—La Pierre de sang n’a nul son pareil. Je la croyais détruite avec l’empire Nassound. Quand nous avons retourné sur nos pas pour mieux revenir, je savais que d’autre seraient à leurs suite. Le seul ennemi capable de rivaliser avec eux sont les Prieurs de Sion. J’ai présumé sur cette possibilité et le tatouage me la confirmé.

—Qui sont-ils Torgun ?

—Une secte d’assassins qui tente de retrouver leurs pouvoirs d’antan. Nous voilà prit entre deux belligérants de taille. Les Dagans d’un côté et les Prieurs de Sion.

— Alors pourquoi, ne pas détruire cette pierre tout simplement ? Déclare tout simplement Gaël.

Torgun respire et dégage un long soupir de patience.

—Tu auras beau frappé cette pierre avec ce que tu veux, la fragmenter, tenter de la faire éclater avec un feu violent. Elle redeviendra toujours à cet état. Il n’y a que le mage du grand nord glaciale qui connaît l’incantation pour la détruire. Cela peut nous prendre un an et plus pour s’y rende, mit a part les embuches. Pour l’instant nous avons une autre tache. Celle de survivre.

Alors prépare toi à dormir, demain au levé du soleil nous devrons nous trouvé au plus tôt dans les bois.

S’installant du mieux qu’il le put, Gaël tente d’emmagasiner toute l’information obtenu. La fatigue eu raison de lui et s’endormit rapidement.

Croyant qu’il venait de s’endormir, Torgun le pousse légèrement. Surpris Gaël vit les premiers rayons du soleil luire.

—Tiens mange ce morceau, lui tendant une pièce de viande séché. C’est tout ce que nous allons manger, tant que nous ne serons pas en sécurité.

Gaël lui fit un signe de tête comme quoi il a compris. La privation lui était familière, mais cette fois-ci la cause est différente. Au bout de quelques minutes, son protecteur lui fit signe de se préparé. En moins de deux ils repartirent vers les bois.

La course fut éreintante, beaucoup plus que Gaël l’aurait pensé. Plus il a l’impression de se rapprocher et plus la forêt semble s’éloigner. Le sentier n’en finit plus et soudain tout s’éclaire, la forêt se trouve à ses pieds.

La pente ascendante ne parut que lorsqu’il arriva tout en haut. Torgun sortit de son ceinturon son casse tête et solidifie sa poigne avec sa lance de bois.

— Tiens-toi derrière–moi et sous aucun prétexte, ne passe pas devant moi.

Le ton employé n’invite pas à la discussion et un signe de tête fut suffisant.

—Allez, maintenant !

Torgun s’engage sur la pente descendante, courant rapidement entrainent à sa suite le futur guerrier.

La peur ressentit n’es pas explicable et Gaël sent son cœur s’emballer comme pas possible. Faisant tout en lui, pour ne pas nuire à Torgun.

Un Trictère bondit soudainement devant le guerrier, une sorte de fourmi poilue format géant de la grosseur d’un coyote. Sans hésitation, Torgun Tal lui fracasse la devanture avec son casse tête. L’animal insecte s’écroule et roule le long de la pente.

La course continue et un autre Trictère fit son apparition et celui-ci sortit ces ailes et bondit vers le guerrier. Le Marteau de Tal le frappe en pleine poitrine avec sa lance de fortune. Gaël, tiens sa lance à deux mains prêt à recevoir la prochaine horreur.

Sans dire un mot Torgun accélère la descente et Gaël emboite le pas. Un bourdonnement résonne derrière lui, Torgun hurle.

—Penche-toi !

Gaël, obéit et se déséquilibre et culbute face contre terre, un Trictère roulant à son côté, une lance brisé en pleine poitrine. Dans sa chute Gaël perd sa lance et cherche à se protéger. Torgun continue à courir et enjambe le pauvre garçon, se dirigeant vers un autre ennemi. À nouveau frappa l’animal avec la force d’un marteau. Un son bizarre en émane et les attaques cessèrent aussitôt. Torgun ralentit sa course et attrape le pauvre garçon salement amoché.

—Tu peux marcher ? Lui demande le guerrier.

Écorché de partout, il fit signe que oui. Torgun ne put s’empêcher de sourire.

—Nous ne sommes plus loin et le danger est derrière nous.

Un léger temps passe et finalement au bas de la descente qui ressemble davantage à une montagne vu d’en bas.

—Bon la tu peux reprendre tes forces. Quand ce sera fait, nous préparons notre défense.

—Notre défense ! ?

—Tu crois qu’ils vont nous laisser tranquille ? Nous devons tous les tuer si nous voulons survivre.

Complètement pantois et souffrant de partout, Gaël réalise que la déclaration de guerre de Torgun Tal dit le Marteau de Tal, n’avait pas l’air d’être des paroles en l’air.