Mercenaire – Chapitre 9

Chapitre 9

Fugitif

 

Quelque part à des lieus de la forêt de l’Ombre, deux hommes finirent de dissimuler leur embarcation.

—C’est ici que nous allons nous installer pour quelques jours. Cela nous donneras le temps de récupéré et de voir qui sera sur nos traces dans l’immédiat.

Torgun réalisa que le garçon semble sombre.

—Quelque chose te contrarie Gaël ?

Hésitant.

—Non…heu…oui, tu crois que nous allons ramer de nouveau ?

Torgun fixa l’embarcation, observa les alentours et pensa aux marées, puis resta pensif.

Gaël analysa ses moindres gestes et resta en attente.

Torgun se rapprocha de la rive et analysa sa grève et la crypte et regarda au ciel.

Gaël continua à déblayer un coin pour le feu et prépara de petits boisseaux d’herbes sèches et de petit bois. Torgun brisa le silence.

—Un oiseau va plus vite que de simples rames. Je suis d’accord, nous allons la détruire.

Torgun prit sa masse fabriqué de façon artisanal et commença son travail de destruction et heurta de plein fouet le fond da la chaloupe de mer. Le bateau cala rapidement mais en partie seulement.

—Continue à préparé le feu, moi j’ai à faire.

Torgun déterra une bonne pierre de gros forma, la souleva et la balança dans le bateau qui le souda au fond de la crypte. Torgun trouva deux autres pierres du même type, s’assurant que les marées ne l’emportent. Les branches déjà déposé restèrent coincé, ce qui ne déplait pas au Marteau de Tal. Le camouflage finalisé, Torgun s’en réjouit.

—Aujourd’hui nous allons pouvoir manger de la nourriture cuite, mais demain nous verrons. Pour ce soir nous ne ferons pas de feu. Il se voit facilement au loin.

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—Hisser la voile, il est temps de profiter du vent.

Les hommes furent prompts à réagir, sachant qu’ils pourront mériter un peu de repos. Les Prieurs de Sion ayant profité de la tourmente, mirent le feu et volèrent une barque de mer avec voile. Trop occupé à combattre les Guanos, mercenaires, Alouttes et Dagans ne les virent sortirent de leurs cachettes et s’esquivé.

Devenu un petit point au loin à la tombée du jour, les Prieurs de Sion se dirigèrent vers Dante, situé au nord-ouest à des lieux de Sinoé.

Les hommes en profitèrent pour se sécher et se réchauffer.

&

Ouradour furax, ne pouvant plus opéré facilement, rageait de l’arrivé de Byorn le crocheteur. Inférieur en hommes, ayant perdu prêt de la moitié de son contingent, les forces fraiches des mercenaires le surpassèrent.

Bien entendu des hérons furent envoyés, étant les oiseaux les plus adéquats pour traverser les longues distances au dessus des eaux. Par contre la chance c’est présenté sous la forme d’un corbeau. Dans la volière du Taho ayant survécu au ravage du feu, un corbeau vint se poser avec un message.

Aussitôt alerté, Ouradour retrouva le sourire. Le message codé lui affirma qu’une troupe se dirige sur Islet sur Lac.

Malheureusement ne pouvant pas le retourner dans l’immédiat, les mauvaises nouvelles qu’il doit faire part doivent attendre. Pour l’instant, il ne voit qu’une parade représentant la vermine de la contrée, s’épivarder en direction des quais.

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Le Crocheteur descendit de cheval et Cyclope fit un pas vers lui.

—Ta fait bon voyage le Crocheteur ?

—En tout cas mieux que ton séjour de toute évidence. Tes hommes sont en piteux états, sans compter le village.

—Ouais, j’en perdu une douzaine et trois sont dans un piteux état. Mais les soldats en ont perdus plusieurs.  Confirme le Cyclope avec un sourire cruel.

—Qu’est-ce qui c’est passé ? demande Byorn le Crocheteur.

—Une attaque surprise, par des Guanos, moitié humain, moitié singe. Pas beau à voir en tout cas.

—Des hommes de légendes. Surpris de l’information

—En tout cas le Crocheteur, tes légendes étaient bel et bien vivante, cette nuit. Viens, suis-moi sur les pontons, j’ai des informations à te faire part.

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Torgun Tal choisit avec soin les branches qui lui serviront de lance de fortune et les déposas prêt du feu.

—Pendant que nous sommes au repos, je vais t’apprendre à te fabriquer un casse tête. Prend mon marteau et cherche toi un ensemble similaire.

Gaël ne dit mot, prit le marteau, d’un regard plus approfondi, examina l’arme de son protecteur, le déposa et se mit à la recherche des ingrédients nécessaire à sa fabrication. Torgun le vit aller et se concentra sur sa priorité première, les lances de fortune et la surveillance du déjeuner.

Gaël se mit à chercher du côté de la crique, la où il avait aperçu des bouts de racines. Le problème, est qu’ils ne se laissèrent pas déraciner facilement. Finalement, il trouva son objet de convoitise au côté d’un arbre mort. La partie qui l’intéressa émergea de la terre et devait trouver le moyen de l’extraire. Sorti son couteau et réalisa tout le potentiel qu’un couteau peut donner.

Gaël se mit à la besogne et déterra une partie caché de sa futur arme et s’arma de patience. Ce qui pouvait lui servir de main pour recevoir la pierre, fur rapidement tranché du reste de l’arbre. Tant qu’à l’autre parti, humidifié par la terre et l’eau, lui fit comprendre qu’il ne ferait qu’émousser sa lame sur son dos. L’idée de se préparé un petit feu germa et sa concentration fut tel, qu’elle fit sourire le Marteau de Tal.

Deux heures plus tard il vint à bout de la racine et sortit la partie qui l’intéressa en guise de trophée et se mit à chercher la pierre qui s’y soudera comme son âme. La recherche ne fut pas longue, une belle pierre ronde gisait devant lui comme un cadeau du ciel. Elle ne devait être ni trop grosse ni trop pesante pour son bras. La suite fut rapide.

Fier de ses trouvailles, il s’installa prêt du feu et y déposa le tout. Torgun le vit prendre sa racine et tenter de faire le tour avec sa main. N’intervenant aucunement le laissa à son travail et continua le sien. Le garçon dépeça et lissa sa racine comme son maitre à penser, faisant chauffer sa lame à l’occasion. Quand le tout fut fait, il réalisa qu’il avait faim.

&

Un bateau de grande envergure quitta Islet sur Lac en direction de Nugglet. À son bord la petite armée de Byorn le Crocheteur, soixante dix hommes. Une trentaine d’hommes incluant les blessés restèrent sur place, avec le Chauve.

Dès leur départ le Chauve à tête coupé se dirigea vers les quartiers d’Ouradour. Ce dernier surprit, le fit fouiller sans ambages.

— Que veux-tu ?

—J’ai un message de mon maitre. Il vous fait dire qu’il est parti pour Nugglet intercepter notre ami commun, comme vous vous en douter. Par contre il connait bien le Marteau de Tal, il aime faire courir son monde et peut revenir sur ses pas.

Ouradour le fixa, peu sur de ses intentions et le soupçonnant d’une entourloupe.

—Que veut-il exactement, ton patron ?

L’ayant amené la où le Cyclope l’avait prédit.

—La récompense de sa capture si, il y a. Le chauve se cura un ongle comme il pouvait.

Un sourire sadique apparut sur le visage du Dagans.

—Et à combien estime t’il cette récompense ?

—Il croit à juste titre que mille pièces d’argent peuvent faire l’affaire.

Ouradour s’étouffe presque et aurait voulu châtier l’individu sur le champ, pour avoir proférer une chose aussi indécente.

—Il est atteint de la fièvre pourpre où quoi ? S’exclame t-il.

Peu sur de la réaction du Dagans le Chauve devint hésitant.

—Il dit que vous vous doutez pourquoi. Moi je n’en sais pas plus, officier.

La haine se lisait dans les yeux du soldat. Le salopard le sait, se dit-il intérieurement.

—J’espère que tu as le moyen de rejoindre ton maitre, parce que sous peu il y aura des changements et la guilde devra suivre le mouvement. Avec où sans Torgun Tal. L’invitant à sortir.

Le Chauve sentit sa chance refaire surface. Un court instant il se vit périr de sa main et l’invitation à sortir fut acceptée d’emblée.

Dès qu’il fut seul Ouradour.

Je vous réserve une belle surprise les coquerelles. Profitez de votre liberté.

&

Le soleil s’apprêta à se coucher, à bord de l’Étoile du Matin, Byorn le Crocheteur exigea du capitaine de baissé les voiles et de laisser dériver le bateau. L’officier de pont voulut contester. Le regard mauvais du Crocheteur le fit reculer.

—À l’aube tu prendras la direction que je t’indiquerai. On est d’accord.

Le pilote comprit la menace et fit un signe affirmatif et s’éloigna. Le crocheteur se retourna vers son ami le Cyclope.

—Quelle est l’idée Byorn ?

—Tu crois que cette saleté de Marteau de Tal va se rendre directement à Nugglet, le Cyclope ? En tout cas moi je ne le pense pas. Il est seul avec une barque, accompagné d’un enfant et d’une paire de rames. Avec une voile plein vent comme aujourd’hui, je suis persuadé que demain matin nous l’aurons rattrapé.

Torgun Tal n’est pas idiot, il trouve toujours le moyen de se faufiler entre les branches et ne s’encombre jamais de rien.

—Alors dit moi le Crocheteur, pourquoi le garçon

—Stratégie, utilité, sacrifice, tout est possible avec ce fils de pute. Une chose est certaine et j’en mettrais ma main au feu, il a abordé la rive.

&

—Nous arrivons bientôt, mieux vaut débarquer dans un endroit plus discret. Même si nous n’avons pas aperçu aucun messager ailé, rien ne dit que nos ennemis ne sont pas au courant de notre retour. Taslo, dirige la barque un peu plus à l’est.

—Bien maitre Nim.

—Il est possible qu’ils cherchent des prêtres ? Déclara Sigurth.

Nim le regarda de manière incrédule et soupira.

—Tu crois que les Dagans ont remarqué que nous avions changé de vêtements ? Lui demanda maitre Nim sur un ton sarcastique.

Les hommes s’échangèrent des regards furtifs, comprenant l’absurdité. N’ayant pas le temps de rajouté quoi que ce soit d’autre. Le visage de Nim devint absorbé par l’apparition d’une voile au loin.

—Descendez la voile, vite !, ordonne t-il. Sortez les rames et souqué.

Les hommes ne se firent pas priés. La distance les séparant peut leur donner une chance de passer inaperçu sur l’eau. Tant qu’au bâtiment au loin sa proportion se devait d’être importante.

La tension se lit sur les visages et tous observe la direction que la voile prend et pour le moment ne semble pas dévier de sa course. Une vague le soulève et donne une vague idée de la qualité du navire.

—Un Sloop, léger et rapide, douze hommes possibles. Peut être des pirates, espérons que ces marins ne nous ont pas vus.

Les secondes passes, l’angoisse étreignit les hommes, attendant le signe qui décidera de leur sort.

—Ramez ! Ramez ! Ordonne le patriarche à la barbe grise.

Le sloop inclina sa course vers la gauche rassurant les Prieurs de Sion.

—Continuez à ramer en rythme, gardez vous votre souffle. Tant et aussi longtemps que la voile sera en vue, nous ne nous servirons pas de la notre.

Au bout d’un temps infini, l’anxiété tomba.

—Hissons la voile mes amis. Maintiens le cap Taslo.

Les hommes rigolèrent nerveusement, faisant baisser la tension. La barque fila plus qu’adéquatement quand le sloop réapparu.

—Que l’enfer l’emporte, ce sont des pirates. Nous sommes repérés, notre seule chance est d’atteindre la nuit.

&

Au matin une voile longe la côte et cherche un endroit pour accoster et des récifs forme un rempart. Le sloop manœuvre pour leur barré le chemin et les cris de victoire des pirates scandant leurs morts, ne laisse aucun doute sur la suite des évènements.

Par malheur les Prieurs de Sion durent abandonner la plupart de leurs armes lorsqu’ils se réfugièrent sous les quais. Une rame peut toujours s’avérer utile, mais contre un arc, les chances s’avèrent tout à fait inutile.

—Cette racaille nous sait piéger et croit que nous serons une proie facile. Nous les harponnons, où nous nous risquons sur les récifs. Que décidez-vous mes amis ?

Mieux vaut périr en combattant dire la plupart, sauf un Sigurth.

—J’ai calculé les vagues. Dit-il avec empressement.

Nim attendit la suite, levant les mains et les épaules.

—Et…l’invitant à poursuivre.

—L’une d’entre elle peut nous faire traverser les récifs plus plats.

—Alors risquons le tout pour le tout Sigurth, je te fais confiance.

Le jeune homme observa les vagues.

— Taslo !, prépare-toi à virer de bord et pointe le vers les récifs plats.

Les secondes passes, la tension sur les lèvres.

—Maintenant ! Hurle t-il.

Taslo fit tourner sur la droite. Porter par une vague légère, tandis que celle prévu de Sigurth, ne semble pas prendre forme.

—Les fous, ils n’ont aucune chance. Dit le capitaine du sloop.

Le bateau se dirige vers la catastrophe et un mélange de deux vagues s’entremêlant fit soulever la chaloupe de mer et le fit glisser par-dessus et fila bon train jusqu’au rivage.

Furax le capitaine dut abandonner sa proie, sachant que contourner l’endroit lui ferait perdre plus qu’un temps précieux.

—Braise dieu des enfers ne nous recevras pas ce soir. Déclare un Nim fort heureux. Maintenant disparaissons, nous nous occuperons de ces pirates plus tard.

Les sourires furent cruels à souhait.

&

L’étoile du Matin longeait la côte à bonne distance et tous les hommes du crocheteur furent mit à contribution.

—Cherchez un endroit qui pourrait facilement cacher une barque ! hurla le Crocheteur.  Ce sale chien est quelque part. Je sais qu’il n’est pas loin, je le sens.

 

Quelque part à bonne distance, derrière un arbre et des fougères. Deux hommes observent la voile venant vers eux. Les voix portent loin en ce matin où ne coule que des vagues douces.

L’écho confirma ce que le mercenaire voulut savoir.

—Byorn le Crocheteur en personne, ne restons pas ici Gaël. Il n’est pas aussi stupide qu’il en a l’air. Passons par le sentier préparé.

Ils disposèrent en silence.

L’observateur du mat hurla.

—Une crique !

—Où ça ?

—Environ six cent pas vers l’avant.

—Capitaine, jetez l’encre ! Ordonna. Le Crocheteur.  Préparez une chaloupe.

Le Cyclope s’approcha de son ami.

—Tu crois que c’est prudent d’y aller en premier Byorn

—Tu me crois fou le Cyclope. Se levant la tête vers l’observateur.  Miway !, tu dirige la première équipe et tu me renvoi la barque.

Le temps passa rapidement et huit hommes s’entassèrent dans la petite barque et accostèrent la ou Miway vit la crique. Six hommes descendirent arme au poing et commencèrent à fouiller l’endroit. Le temps fut cour au moment où il trouva l’embarcation. Se retenant pour ne pas hurler, préféra attendre le retour de la barque.

Au moment où la prochaine vague accosta, Miway passa le message de la découverte.