Revel – Chapitre 4

Chapitre 4

Cela fait maintenant un mois que Revel a eu son opération miraculeuse.

Elle était heureuse d’avoir la télévision, mais ça ne dura qu’une seule journée, car bizarrement depuis son installation, elle se sentait observée. C’est pourquoi, lorsque soudain elle ressentit un picotement dans ses jambes elle n’en parla pas à son médecin traitant ni même à ses parents.

Aujourd’hui, une petite voix intérieure lui dit qu’elle doit rester discrète sur ce qu’elle ressent.

«Il est trop tôt pour leur dire. Ils se poseraient trop de questions et elles seraient justifiées. Cependant, je n’aurais aucune réponse à leur donner. D’aussi loin que je me rappelle, je n’ai jamais éprouvé une sensation comme celle-là dans mes jambes. Je suis heureuse mais un petit quelque chose me dit qu’il est trop tôt pour avoir ce résultat», pense la jeune fille, en regardant ses parents.»

Voyant leurs regards attristés, elle fut presque tentée de faire marche arrière, mais son instinct l’en empêcha. Cependant, pour ne pas laisser plus longtemps peser ce lourd silence, elle leur dit :

— «Voyons, maman et papa… Ça ne veut pas dire que l’opération n’a pas fonctionné. Ça ne fait pas si longtemps. Et même si je ne marche pas… Un sur deux, ce n’est pas un échec. Je peux enfin vous voir… vous rendez vous compte !»

Sans leur laisser le temps de répondre le médecin, qui avait assisté à la scène, prit la parole.

— «Effectivement, votre fille a raison. C’est encore trop tôt pour voir les résultats… Surtout que sa vision est survenue phénoménalement et ça, c’est une belle surprise. Alors, à partir de demain et pendant six mois, nous allons transférer Revel dans un centre de réadaptation. Ils ont le matériel adéquat pour son cas. Très rapidement, ceux qui s’occuperont d’elle, nous tiendront au courant des progrès de votre fille et ils seront en mesure de vous dire si l’opération des jambes est une réussite. Ne baisser pas les bras, croyez-moi, votre fille est une battante. Vous devrez être patients… Vous savez, ses jambes n’ont jamais bougé», dit-il en observant sa réaction.

— «Eh ! Je suis là… Oui cher docteur et je parle à vous aussi chers parents. Je serai, croyez-moi, un patient modèle. Je sais que je ne serai peut-être pas une coureuse de

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marathon, mais j’espère au moins qu’à la fin de l’année, je pourrai marcher avec une canne».

— «Nous en serions heureux pour vous, mais je serais content si vous réussissiez à faire quelques pas. Il ne faut pas vous décourager, ça pourrait être une longue convalescence», réplique le médecin.

À ces paroles, Revel sut qu’elle avait bien fait de se taire et qu’elle ne devrait pas laisser voir que sa guérison avançait beaucoup plus rapidement que ce qu’elle montrait.

«Je ne veux pas être une bête de foire. Surtout que je vois bien, avant que cela n’arrive réellement, l’avenir qui est le mien».