Revel – Chapitre 9

Chapitre 9

Après la pratique, son père voulu qu’elle revienne à la maison pour se reposer, mais Revel refusa, prétextant qu’elle avait besoin d’être seule pour réfléchir.

Elle entra dans son appartement, enleva ses bottes et elle se dirigea tout de suite vers le réfrigérateur, sortit le lait et s’en servit un grand verre, qui trainait sur le comptoir. Revel le cala en un instant et se mit à faire les cent pas autour de la table.

«Là ma fille, tu dois réfléchir… Tu ne vois pas ce que les autres voient… Mais non, tu le vois aussi le but. Qu’est-ce qui se passe ? Je dois visualiser ces deux buts…, mais comment vais-je faire pour me souvenir de tous les détails. Ouf… Je commence une migraine, je vais prendre mes médicaments et aller me reposer. Peut-être aurai-je la réponse après ce petit somme. Il est vrai que je ne suis pas habituée à un réveil aussi matinal».

Sitôt installée dans son lit elle s’endort. Des rêves multiples se superposent avant que le plus intéressant n’arrive.

Elle se voit en train de discuter avec le coach, puis la présentation de ses coéquipiers, puis un visionnement de la séquence du but et là elle ouvre les yeux de surprise, puis elle dit :

— «Oh! Non… Cette opération ne m’a pas juste guérie. Elle m’a aussi donné des pouvoirs. Je n’en demandais pas tant. Est-ce possible de voir des choses avant qu’elles n’arrivent et d’avoir des jambes plus rapides que l’œil ne puisse le voir… Merci mon Dieu de m’avoir guérie mais vous n’auriez pas dû. Je voulais simplement être normale, je ne voulais pas être une super femme. Je ne m’en sens pas la force. S’il vous plaît, cette nuit, faites seulement de moi une adulte normale».

Durant le reste de la journée, elle voulut se fatiguer pour ensuite aller se coucher et pour que cette journée affreuse passe au plus vite. Elle courut plus de 10 kilomètres et rien ne fit, elle se sentait toujours en pleine forme. Arrivée près de chez elle, elle passa à coté d’une voiture noire, avec des vitres teintées. Revel ne sut pas tout de suite pourquoi, mais sa tête lui disait de noter la plaque, ce qu’elle fit. Grâce à cette action, elle comprit que le décompte de ses pouvoirs ne faisait que commencer.

«J’ai de plus une mémoire photographique… Jusqu’où ça va aller ? J’espère que demain, je serai libéré».

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**

Le lendemain, elle se leva aux aurores, encore. Revel n’eut le temps de prendre que ses médicaments et un petit bol de céréales avant que son père n’arrive.

Tout le long de la route menant à l’aréna, il la bombarde de questions, auxquelles il répond lui-même. C’est tout ce qu’il faut à la jeune femme pour entrer dans une profonde réflexion.

«J’espère que c’est le dernier matin de ce cauchemar».

Soudain, Revel se figea : en sortant de l’auto, elle voit le numéro de la plaque de l’auto d’hier, stationnée juste à côté de celle de son père.

Elle referme la porte en se disant que ce n’est qu’une coïncidence. Et elle rattrape son père qui soliloque. Mais avant d’entrer, elle se retourne pour voir celui ou celle qui sortira de l’auto. Elle fige… et dit haut et fort…

— «Oh non… Je suis vraiment devenue une bête de cirque et on commence déjà à me traquer».

— «Mais que dis-tu la jeune fille ? Ça n’a pas de sens… Viens, on t’attend», répond son père.

Une dernière fois, elle regarde la voiture, mais personne n’en sort. Elle abdique et suit son père jusqu’à son vestiaire.

Durant son habillement, elle songe :

«Bon Revel calme toi. Il doit bien y avoir une façon de ne pas finir dans un laboratoire comme Cobaye. Je dois réfléchir vite, car il est évident que je suis surveillée. Au moins mes pouvoirs peuvent me protéger, ils viennent de le faire en tout cas. Je dois réussir à apprivoiser mes dons pour qu’ils me deviennent utiles, sans apparaître comme un être anormal. Difficile mais ça doit se faire et je vais commencer maintenant.»

En arrivant sur la glace, elle veut regarder dans les estrades pour observer les rôdeurs mais toute l’équipe l’empêche de voir, car tous veulent lui dire bonjour. Elle en est flattée au point d’en oublier son objectif premier. Ensuite la pratique commence. Elle fit mine de manquer quelques lancers et le fait de ralentir trop rapidement lui fit perdre l’équilibre plusieurs fois, ce qui rendit sa tâche plus facile.

Le coach vint la voir après la pratique et lui dit :

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— «Au moins je suis rassuré. Vous n’êtes pas parfaite. Cependant, vous avez une place si vous le désirez dans notre équipe de la relève. J’aimerais que vous vous entrainiez avec nous durant un trimestre, sans jouer, juste l’entrainement et ensuite nous discuterons. Qu’en dites-vous ?»

— «Je crois que ça me plaît… Mais puis-je faire une petite demande, qui m’aiderait à me concentrer ?»

— «Oui si je peux le faire, ce sera avec plaisir. Que puis-je faire pour vous ?»

— «J’aimerais que ces pratiques soient privées lorsque j’en fais partie… Fermer l’Aréna si possibles, seulement nous».

— «Hummm… Je vais voir ce que je peux faire, mais je ne vous promets rien. À demain jeune prodige», termine le coach en sortant du vestiaire.

— «À demain, alors coach, avec j’espère une bonne nouvelle».

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