Revel – Chapitre 6

Chapitre 6

L’entraînement chez ses parents fut moins difficile qu’elle l’avait imaginé. Souvent elle faisait ses exercices seule et à répétition. Sa mère surtout trouvait même qu’elle exagérait et très rapidement elle lui fit part de ses inquiétudes.

— «Tu ne trouves pas que sept fois une heure par session c’est un peu beaucoup…»

— «C’est vrai ce que dit ta mère, déjà après seulement deux jours, je suis incapable de te suivre, dit son père…»

— «Laissez-moi faire, je vous en prie. J’en suis capable, car je veux guérir le plus rapidement possible pour enfin vivre… Vous comprenez ? Vous ne pouvez pas me suivre et ce n’est pas grave, continuez tous les deux à faire vos choses. Et j’aime mieux en fait faire mes exercices seule… Je suis moins stressée, dit-elle en leur jetant un coup d’œil, désirant voir leur acceptation».

Et c’est ce qui arriva.

— «Bon comme tu voudras, je te laisse seule à partir d’aujourd’hui».

— «Merci papa, dit Revel en le voyant s’éloigner».

À partir de ce moment, la guérison de ses jambes fut spectaculaire et elle put même tester, jusqu’à un certain point, les événements bizarres qui se manifestaient sporadiquement grâce à sa deuxième guérison. Cependant, ce qu’elle découvrait la rendait de jour en jour plus nerveuse, car elle n’avait plus aucun doute. Ce qui se passait en elle n’était pas normal et si elle ne voulait pas se retrouver dans une prison dorée, elle devait garder son secret pour elle.

«Mais comment faire…»

Un soir, sur internet, elle commence à regarder les phénomènes inexpliqués, les miraculées et elle regarde aussi comment se passent les traitements. Après plusieurs heures de lecture, une évidence s’impose : avant de parler à quiconque de ce qui lui arrive, elle devra être certaine qu’il ou elle ne la trahira pas.

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Une semaine plus tard, en regardant un film en famille, son père dit une chose qui la fait réfléchir.

— «Comment font-ils pour penser que des personnes peuvent réellement faire cela. Courir plus rapidement que l’éclair… Je n’embarque plus dans ce genre d’histoire, je dois être trop vieux».

Sans pouvoir s’arrêter Revel ajoute :

— «Mais non papa, si tu n’y avais pas cru, tu ne m’aurais pas proposé cette guérison miraculeuse et je ne serais pas où je suis aujourd’hui. Alors ne dis pas que ça n’existe pas…»

Il l’interrompt :

— «Tu as raison, ma fille. Et justement aujourd’hui ton médecin m’a téléphoné. Il veut que nous filmions une de tes séances et que nous prenions rendez-vous avec lui pour analyser les résultats».

«Oh… Oh…», Songe Revel.

Mais elle répond :

— «Quand tu veux papa ! »

Le tournage eut lieu dès le lendemain. Cela la fatigua plus qu’elle ne le pensait, car elle ralentissait intentionnellement ses progrès pour ne pas alerter les médecins.

Par la suite, son père quitta la salle d’entraînement, pour aller prendre rendez-vous avec le docteur. Revel, épuisée, alla se coucher pour reprendre des forces.

Ce jour-là, elle ne fit qu’une seule séance et lorsqu’elle retrouva ses parents au salon, son paternel l’informa que le rendez-vous était fixé dans une semaine, mais que demain, il allait apporter l’enregistrement à la clinique. Cette dernière information, Revel ne l’aime pas…

«Hum… Une semaine pour analyser mon cas… Ça n’augure rien de bon, mais je n’ai pas le choix. J’espère avoir assez ralenti les progrès de ma guérison… »

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La semaine fut longue, car plus le rendez-vous approchait et plus Revel sentait monter l’inquiétude. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle sentait que quelque chose se tramait.

Le matin de la rencontre, Revel entra dans la cuisine et sa mère lui dit :

«Voilà ma chérie, ton café et ton bol de céréales sont prêts, mange vite, car ton père t’attend dans la voiture ».

— «Il est bien pressé. Ok j’y vais tout de suite, de toute façon je n’ai pas faim. Tout ce stress me paralyse».

— «Il ne faut pas t’en faire. Ce n’est qu’un examen de routine».

— «Je l’espère… À tout à l’heure », répond-elle en sortant.

Tout le long de la route, personne ne parla. Ils étaient tous les deux en pleine réflexion.

Arrivés dans le bureau du docteur Revel comprit pourquoi et elle s’exclama :

— «Papa, tu ne m’avais pas dit qu’ils seraient aussi nombreux… je ne sais pas…»

Le docteur qui l’avait opérée répondit avant qu’elle n’ait pu terminer sa phrase :

— «Viens t’assoir Revel, ce ne sont que des collègues, qui voulaient voir de leurs yeux, ta guérison phénoménale. Mesdames et Messieurs, voici notre jeune miraculée. Vous voyez, elle ne s’appuie pratiquement plus sur sa canne et elle nous voit tous très bien.

Pour ne pas décevoir son père elle ne répondit pas et fit ce que le docteur lui demandait, mais des tremblements inexpliqués se manifestèrent.

— «Pourquoi ces tremblements ? Demanda le docteur. Tu sais que tu n’as rien à craindre de moi. Ne n’inquiète pas… Je leur ai tout expliqué à partir de ta vidéo et ils ont simplement quelques questions à te poser».

Effectivement plusieurs lui en posèrent et elle leur répondit du mieux qu’elle le pouvait sans en dire trop.

Cette heure de questionnement terminée le retour à la maison se fit dans le plus grand silence et dès qu’ils furent arrivés, elle prétexta un mal de tête pour se retrouver seule dans sa chambre.

Allongée sur son lit elle pensa :

— «Que va-t-il m’arriver ?»

Quelques larmes coulèrent sur ses joues. Elle les essuya de rage, ferma les yeux et s’endormit aussitôt.

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