Revel – Chapitre 11

 

Chapitre 11

 

Quelques années plus tard,

 

            Avant de descendre de l’avion qui la ramène enfin chez elle Revel regarde par le hublot. Comme elle le pensait,  une meute de journalistes se piétine presque pour l’accueillir en la bombardant de questions. Cependant elle n’est pas assez remise pour endurer ces sangsues de l’information et de toute façon, elle ne veut voir personne. C’est pourquoi, avant de sortir, elle remet sur sa tête le capuchon de son chandail, car comme cela se dit-elle, je ressemble à un jeune normal. Elle espère ainsi déjouer ces pots de colles qui, depuis ce qui lui semble des lustres, la harcèle.

            Tranquillement elle avance derrière les autres passagers sans regarder la meute de gens et tout au long de la marche elle se rappelle ses dernières années de souffrance.

            «Très chers parents, si vous saviez combien je vous en veux de m’avoir convaincus de tenter l’opération. Depuis que je suis normale comme vous me dites tout le temps, je n’ai vraiment pas eu beaucoup de jours heureux… Cependant, je vous aime plus que tout, car je sais que tout ce que vous avez fait, était dans le but de me venir en aide, mais ça n’a pas vraiment été le cas.

            Au début, je croyais avoir le contrôle de tout. J’étais comme on dit une jeune fille écervelée qui déballait son cadeau et qui voulait le montrer au monde entier. Ce qui causa ma perte… Mais étais-je vraiment moi-même aujourd’hui oui, je le suis mais à cette époque l’étais-je vraiment ?

            Maintenant que je sais qu’un monstre c’était introduit en moi, lors de mon opération. Est-lui qui me contrôlait ? En tout cas j’espère que oui avec le choix désastreux de choisir l’Europe, pour continuer à évoluer dans le sport qui me passionnait… Ce qui me chagrine le plus, c’est de n’avoir pas réussi à prouver mon potentiel. Je n’ai même pas été en mesure de pratiquer une fois sur une glace européenne.»

            Après avoir passé comme une automate les douanes, Revel se dirige ensuite vers ses bagages et sans s’arrêter elle arrive à la porte de sortie que son père lui avait indiqué dans son dernier courriel. Arrivé près d’une poubelle à déchet elle jette son portable. Elle n’en avait plus besoin. Sans tarder elle se dirige vers le taxi de son oncle Pierre, qui l’avait si gentiment prêté à son père. Le coffre offert, elle jette sa valise et le referme, puis se dirige vers la porte arrière. Tout de suite après avoir bouclé sa ceinture, son père repart. Sa mère qui était bien installé à coté d’elle, tout sourire, la sert dans ses bras.

            — Oh Revel ! Ma petite fille comme je suis contente de te revoir. Tu m’as tellement manqué et je m’inquiétais et je me faisais du mauvais sang pour toi.

            — Je sais, mais vous savez très bien que je ne pouvais communiquer avec vous. Je devais me cacher jusqu’à ce que l’intérêt pour moi se calme un peu et j’avais besoin de réfléchir. En passant, m’avez-vous trouvé un endroit où recommencer ma vie. Autres lieux autres mœurs comme on dit…

            — Oui… oui, répond son père et nous y avons mis toute nos économies. Je sais que tu préfère être seule, mais nous ne voulons plus être loin de toi. J’ai acheté un plein pied avec un cottage près d’un lac avec deux acres de terrain boisé autour à quelques miles de Vancouver, car je sais que tu ne voulais plus rester au Québec. Nous allons rester quelques jours chez oncle Pierre, puis ensuite nous prendrons la route vers de meilleurs cieux.

            — Puis-je avoir le cottage père. Je n’ai pas besoin de bien grand et je suis heureuse que vous ne me laissiez plus seule. Ca ne m’a rien apporté de bon de faire chemin seule. J’apprécie vraiment ce que vous faites pour moi.

Ça mère répond aussitôt.

            — Tu n’as pas à nous remercier mon enfant. Si un jour, on peut te redonner un peu de bonheur… Nous aurons au moins rattrapé un peu le gâchis que nous t’avons imposé.

            — Ben voyons, maman, vous n’avez vraiment rien à vous reprocher. J’étais assez grande pour prendre mes propres décisions. Maintenant, si vous me permettez, je vais me reposer un peu avant d’arriver chez oncle Pierre… Si je me rappelle bien, c’est un vrai moulin à paroles.

            — Hi… Hi… rit son père. Tu as bien raison et ça n’a pas changé.

            Revel s’adosse et ferme les yeux. Elle ne veut pas dormir, elle a besoin de continuer sa rétrospective pour ensuite oublié à jamais.

            «Pensant que je me dirigeais vers une nouvelle vie, je pris l’avions tout de suite après la saison terminé pour aller signer un contrat. Arrivé à l’aéroport un homme avec mon nom sur une pancarte m’attendait. Je me rappelle lui avoir souris. Après avoir récupérer mes choses, il me dit que mon nouveau coach, m’attendait sur une plage non long de là pour signer le dit papier et ensuite il me reconduirait vers mes nouveaux appartements.

            J’aurais dû me douter que quelques chose clochait, car pourquoi signé un contrat dans un coin isolé et pourquoi ça n’était pas mon nouveau coach qui était venu me chercher comme il était convenu ? Mais encore une fois j’étais tellement sur un nuage que je n’ai pas vu la menace. Je suis donc allé moi-même vers mon kidnappeur. Et bien-sur ce qui Deva arriver arriva… Cependant ce que je ne savais pas, c’est que lorsque que je tombai par terre, le montre qui était en moi, eut le temps de glisser un mot dans la poche du mort. Je sais que c’était moi… mais ce n’était que mon corps. Comment aurais-je pu savoir qu’on allait tuer mon coach pour me kidnapper ? Que j’aillais être un rat de laboratoire comme mon pire cauchemars et que j’allais rencontrer ce Rigo et ce policier français qui m’ont fait espérer une libération, mais qui en fait voulait ma perte, enfin celle du montre qui était en moi, mais je sais qu’ils savaient que ça pouvait me tuer…

            Elle du arrêter sa rétrospection, car son père annonça l’arrivé chez l’oncle Pierre.